Un des paramètres importants permettant de réduire les prélèvements destinés à l’eau potable est la chasse aux fuites. En effet, les réseaux d’eau potable ne sont pas totalement étanches ; un réseau d’eau potable dispose d’un joint tous les 6 mètres, et de nombreux équipements (vannes, appareils de régulation…). Un branchement particulier, quant à lui, est constitué de nombreux organes. Tous ces points particuliers peuvent être source de fuite.
De surcroît certains matériaux se fragilisent avec le temps, tel la fonte grise, et occasionnent des casses régulières.
En France, le rendement moyen des réseaux de distribution d’eau potable est évalué à près de 80 %. Les pertes sont donc de l’ordre de 20 % : pour 5 litres d’eau mis en distribution un litre n’arrive jamais à l’abonné. Rechercher les fuites et stopper les pertes en eau sont des missions essentielles de Réseau31.
Les fuites peuvent se scinder en deux catégories :
– celles qui sont visibles, observables ou déclarées par les abonnés : une intervention se fait généralement dans les 4 heures y compris les soirs et week-end grâce au système d’astreinte de Réseau31.
– celles qui ne ressortent jamais, les plus complexes, que l’on repère par des calculs de rendements ou des volumes de distribution de nuit importants ou des capteurs. Dans ces cas, il y a lieu de localiser la fuite par des appareils spécifiques ou de façon plus empirique par des écoutes de vanne opérées par les agents.
Dans l’objectif de mieux appréhender la vie des réseaux en les segmentant, Réseau31 installe des compteurs de sectorisation depuis le lieu de production, sur les châteaux d’eau et réservoirs et le long des réseaux sur plusieurs communes dont il a la gestion.
Connectés au système de télégestion de Réseau31, ces compteurs transmettent tous les matins leurs données (volumes, débit) des dernières 24h. L’analyse de ces données, notamment les volumes de nuit, nous informent sur les secteurs potentiellement fuyards. Ce système nous permet aussi, sur la base d’une valeur cible, de recevoir une alarme en cas de dépassement de cette valeur, sur un segment surveillé ; cette alarme de suspicion de fuite conduit systématiquement à une recherche.
Cette segmentation des réseaux par points de mesure s’accélère depuis quelques années. Elle est menée à la fois par les centres d’exploitation, le Pôle Action mutualisée d’Eau Potable et le Pôle Automatismes et Télégestion de Réseau31.
Dès lors qu’une fuite est suspectée et non visible, le centre d’exploitation alerte le Pôle Action Mutualisée d’Eau Potable qui, grâce à un savoir-faire et du matériel spécialisé peut localiser plus précisément la fuite. Les agents du centre d’exploitation peuvent alors intervenir pour effectuer les réparations nécessaires.
Un focus sur le périmètre du centre d’exploitation de Villemur-sur-Tarn permet de valider que la pose de compteurs de sectorisation depuis 2018 porte ses fruits. Grâce à ce système, le rendement du secteur le plus fuyard s’est amélioré de 15%. Par l’analyse des débits de nuit, plusieurs fuites ont été réparées avant toute alerte d’un abonné.
La pose de compteurs est toujours en cours sur ce territoire : un compteur a notamment été installé sur la canalisation d’eau potable qui passe sous le pont de Villemur, de façon à discriminer les volumes rive droite et rive gauche du Tarn.
Dans la même optique, la réalisation du Schéma Directeur d’Eau Potable de Villaudric par le pôle Aménagement et Prospectives de Réseau31, a été l’occasion d’appareiller le réseau de façon à obtenir des indications de débits nocturnes par secteurs de distribution.
Dans le cadre de cette étude, 6 compteurs de sectorisation ont été posés et sont en cours de connexion au système de télégestion de Réseau31.
Connaître l’état du patrimoine, le sécuriser et le munir d’outils de prévention est une action de service public qui n’a qu’un seul but : diminuer les prélèvements et protéger la ressource. C’est une mission majeure de Réseau31.